Baromètre de la Santé visuelle : les enseignements
Les chiffres du Baromètre de la Santé Visuelle 2021* ont démontré combien la crise sanitaire a généré de comportements délétères pour notre vue, quel que soit notre âge. Écrans omniprésents, carence d’exposition à la lumière naturelle, conditions de télétravail plus ou moins confortables, … autant de situations qu’il est à présent nécessaire d’atténuer avec un retour à la vie – presque – normale.
Impact des confinements : les chiffres essentiels
Interrogés sur leurs comportements durant cette période, les Français ont majoritairement reconnu avoir malmené leur vision et décrit, avec forces détails, les troubles qu’ils avaient ressentis a posteriori.
- 55 % ont déclaré avoir davantage sollicité leur vue,
- 30 % ont ressenti des troubles de la vue qu’ils n’avaient jamais observés jusque-là. Spontanément, ils évoquent une baisse de la vision ou une vision floue, une fatigue visuelle persistante, des maux de tête, ou autres sensations douloureuses.
- 82 % incriminent leur utilisation abusive des écrans, dont une majorité de femmes, particulièrement actives sur leurs smartphones.
Des constats, mais peu d’actions
Malgré ces constats, la moitié des Français semblent s’accommoder de leur inconfort visuel, puisque seuls 50 % d’entre eux se sont prêtés à un contrôle de la vue en raison de l’apparition de ces nouveaux troubles. Cette forme de négligence n’est cependant pas liée à la situation de crise. Elle ne fait que s’amplifier depuis une dizaine d’années. En 2010, les deux principales raisons de se rendre chez l’ophtalmologiste étaient, pour 74 % des Français, une visite de routine et, pour
49 %, une impression de moins bien voir ; en 2021, ces chiffres chutent respectivement à 46 % et 16 % !
Les enfants et les jeunes en première ligne
Pour la vue d’un enfant, tout se joue avant 6 ans. D’où l’importance de respecter les rendez-vous de la prévention retranscrits dans le carnet de santé.
Il y a 10 ans, 55 % des parents déclaraient emmener leur enfant chez l’ophtalmologiste, la première fois, pour une visite de routine. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 40 %. Et cette première visite, ils sont 79 % à la programmer à partir de l’âge de 3 ans, dont une majorité qui attend l’entrée à l’école primaire. De plus, ils sont de moins en moins nombreux – 14 %, en chute de 7 points en 2 ans – à suivre les recommandations des professionnels de santé, pédiatre ou médecin généraliste. Certes, la crise sanitaire n’a pas facilité ce type de démarche. Il faut s’interroger sur le manque de motivation des parents quand ceux-ci admettent, à 59 %, que leurs enfants ont davantage sollicité leur vue pendant les confinements et qu’ils estiment la durée moyenne passée devant les écrans à 1 h 46 pour les moins de 10 ans et 3 h 28 pour les enfants de 10 à 16 ans !
Augmentation de la myopie, la grande inconnue
Alors que les études et les articles se multiplient pour alerter sur l’augmentation du nombre de myopes à travers le monde, les Français ne sont pourtant que 25 % à en avoir entendu parler ! Pourtant, les faits sont là et, si l’on en croit une dernière étude menée à Hong Kong la crise de la Covid 19 n’a fait qu’empirer la situation.
Pour les 16 – 24 ans, une prise de conscience récente
La crise sanitaire a particulièrement affecté les jeunes et leur vue n’a pas été épargnée. Même si les comportements de cette génération ultra connectée étaient déjà délétères pour leur vision, les confinements successifs et le travail à distance n’ont fait qu’amplifier la tendance. En conséquence: une réelle prise de conscience de sur-sollicitation de leur vue et l’identification de nouveaux troubles, jamais observés jusqu’alors.
Les chiffres notables :
- 75 % des 16 – 24 affirment avoir davantage sollicité leur vue pendant la crise sanitaire.
- 39 % ont ressenti des troubles visuels non observés jusqu’alors.
- Parmi eux, 33 % ont constaté une baisse de la vision ou une vision floue tandis que 19 % se sont plaints de maux de tête récurrents.
J’y pense et puis j’oublie…
Et pourtant, il y a encore loin du constat à l’action. Ainsi, ils ont été peu nombreux, moins de 50 %, à se rendre chez un professionnel de santé pour effectuer un contrôle de leur vue. Les raisons évoquées de cette négligence ? Si la majorité déclare ne pas en avoir besoin, un tiers répond ne pas savoir où s’adresser mais nombreux se déclarent prêts à faire contrôler leur vue à condition de bénéficier d’un test simple, rapide et près de chez eux pour 91 %, et gratuit pour 78 %.
Baromètre 2021 réalisé entre le 2 et le 15 avril par OpinionWay pour l’AsnaV en application des procédures et règles de la norme IOS 20252. Toute référence, publication, citation, extrait, mention doit être obligatoirement accompagnée de la mention : “Baromètre de la Santé Visuelle ASNAV – Opinion Way“ |