Santé visuelle des enfants : les parents dans le flou !
Non traitée avant 6 ans, l’amblyopie, un défaut souvent irréversible
44 % des enfants entre 0 et 12 ans présentent un ou plusieurs troubles de la vision selon leurs parents, interrogés dans le cadre du baromètre de la santé visuelle. Or, cette période est particulièrement cruciale pour le développement de l’enfant dans lequel la vision joue un rôle essentiel. Elle doit lui permettre, entre autres, d’aborder les apprentissages avec les capacités visuelles nécessaires à sa réussite scolaire et, plus tard, son bien-être personnel et son avenir professionnel.
Lorsque l’enfant nait, ses capacités visuelles ne sont pas entièrement développées, elles le seront à 6 ans. Avant cet âge, un défaut comme l’amblyopie, qui nuit au bon fonctionnement d’un œil, doit absolument être dépisté et pris en charge par un protocole coordonné entre Ophtalmologistes, Orthoptistes et Opticiens (les 3 O) pour éviter qu’il ne persiste à l’âge adulte. Aujourd’hui encore, environ 2 millions de Français souffrent de cette incapacité au quotidien parce que non dépistés précocement, alors que le traitement consistant à faire travailler l’œil déficient en cachant l’œil valide est simple et efficace ! |
Lorsque l’enfant nait, ses capacités visuelles ne sont pas entièrement développées, elles le seront à 6 ans. Avant cet âge, un défaut comme l’amblyopie, qui nuit au bon fonctionnement d’un œil, doit absolument être dépisté et pris en charge par un protocole coordonné entre Ophtalmologistes, Orthoptistes et Opticiens
(les 3 O) pour éviter qu’il ne persiste à l’âge adulte. Aujourd’hui encore, environ 2 millions de Français souffrent de cette incapacité au quotidien parce que non dépistés précocement, alors que le traitement consistant à faire travailler l’œil déficient en cachant l’œil valide est simple et efficace !
Après 6 ans, le système visuel continue de grandir et d’autres défauts peuvent apparaitre. Sans correction adaptée, ils deviennent un obstacle à l’apprentissage. C’est notamment le cas de la myopie, défaut visuel le plus répandu et en constante augmentation.
Sans campagne publique, les parents sont dans le flou !
Les parents ne sont à l’origine du dépistage de trouble visuel de leur enfant qu’à hauteur de 16 %. Comme mal voir ne fait pas mal, contrairement aux dents, les enfants ne se plaignent pas et il y a peu de signaux qui pourraient alerter les parents.
Tout aussi alarmant, 57 % des parents considèrent que la première visite chez l’ophtalmologiste n’est utile qu’à partir de 4 ans alors que la recommandation est que cette visite ait lieu dans les 3 premières années.
Le rôle des professionnels de santé et des acteurs de prévention est donc essentiel pour les assister dans l’information et la prise en charge du dépistage.
En théorie, chaque enfant doit, a minima, bénéficier de 6 dépistages visuels dans ses douze premières années, dont 3 sont obligatoires au regard des codes de la Santé Publique et de l’Education. Ces dépistages sont essentiels afin de détecter et corriger les problèmes de vue.
Or, l’AsnaV, qui forme tous les ans plus de 500 professionnels de Santé en PMI et dans l’éducation nationale, constate une disparité flagrante dans l’application locale des politiques nationales.
Ainsi, entre les parents peu ou pas informés et les politiques de santé peu ou pas appliquées, tous les enfants n’ont pas les mêmes chances d’accès aux soins.
Myopie : un problème de santé publique ignoré par 55 % des Français
21 % des parents interrogés déclarent que leur enfant est myope et il est reconnu aujourd’hui que cette affection se répand de façon exponentielle. Selon la société américaine d’ophtalmologie, la moitié de la population mondiale pourrait être myope en 2050. Outre les conséquences sur l’apprentissage des enfants, la myopie peut évoluer à long terme vers des affections visuelles sévères, comme le glaucome ou le décollement de rétine, et même aboutir à la cécité.
Face à l’épidémie de myopie, les ophtalmologistes internationaux plaident pour la mise en place de stratégies de prévention à l’échelle mondiale pour contrôler sa progression par l’instauration d’un examen régulier de la vue des enfants. D’après les scientifiques, la combinaison de deux facteurs expliquerait cette épidémie : le temps passé en vision de près et le manque d’exposition à la lumière du jour.
Or, 55 % des parents de jeunes enfants ignorent ce phénomène d’expansion de la myopie. Et 72 % estiment ne pas être suffisamment informés sur la myopie et les moyens d’en freiner l’évolution.
Le déploiement d’une campagne d’information institutionnelle permettrait pourtant de lutter efficacement contre le développement de cette épidémie puisqu’elle est déjà plébiscitée par 83 % des parents qui affirment qu’elle les inciterait volontiers à faire contrôler la vue de leur enfant.